Profil du parc automobile

Organisation : District régional d’Okanagan Similkameen, C.-B.
Responsable de l’électrification : Jeremy Dresner, spécialiste principal en énergie, services aux collectivités
Taille du parc automobile : 45 véhicules
Secteur : Municipal
Phase du processus d’électrification : Évaluation de la pertinence
Types de véhicules: Véhicules légers et moyens

Lancer une évaluation de la pertinence pour un parc automobile

En 2022, le District régional d’Okanagan Similkameen, dans le sud de la Colombie-Britannique, a entrepris d’évaluer la pertinence d’électrifier son parc de véhicules, lequel évolue en terrain montagneux et effectue un kilométrage élevé. Jeremy Dresner, le chef de projet, a coordonné ses efforts avec les municipalités des environs pour répondre aux besoins d’une région de 10 000 kilomètres carrés. « Il y a tout un avantage à se regrouper pour effectuer nos achats. En additionnant toutes les municipalités, on arrive à environ 250 à 300 véhicules. On veut mettre en place un plan aussi cohérent et cohésif que possible. »

Vue du lac Okanagan au coucher du soleil et de l’autoroute 97 depuis le parc provincial Sun Oka près de Summerland, en Colombie-Britannique.

Electric Autonomy Canada : Comment avez-vous lancé votre évaluation de la pertinence?

Jeremy Dresner : Dès le début, on a voulu savoir quels véhicules il était possible d’électrifier, comment y arriver… et quelles possibilités s’offraient à nous, mais aussi quels étaient les coûts et les risques à envisager. Le district régional a entamé une évaluation complète de son parc automobile à l’aide de la télématique pour analyser ses déplacements, en plus d’évaluer l’âge et le type des véhicules pour trouver des options de remplacement réalistes. Plug In BC fournit 50 % du financement pour l’analyse du parc automobile, à concurrence de 10 000 $. Les résultats permettront d’établir les habitudes d’utilisation des véhicules, leur âge et leur date de remplacement probable, puis de trouver des véhicules électriques de substitution appropriés en fonction de l’offre.

« Pour certains trajets, on va devoir continuer à utiliser des véhicules conventionnels. Toutefois, l’évaluation nous révèle tous les trajets qu’on pourrait effectuer facilement avec un véhicule électrique. On n’est pas obligé de remplacer tous les véhicules d’un coup. »

Electric Autonomy : Anticipez-vous des problèmes d’autonomie?

Jeremy Dresner : Oui. Pour l’instant, on va devoir continuer à utiliser des véhicules conventionnels pour certains trajets. Toutefois, l’évaluation va nous révéler tous les trajets qu’on pourrait effectuer facilement avec un véhicule électrique. On n’est pas obligé remplacer tous les véhicules d’un coup. Ce ne serait pas réaliste.

Electric Autonomy : Combien de temps durera l’évaluation de pertinence?

Jeremy Dresner : Certains de nos véhicules sont utilisés principalement en été, alors que d’autres le sont surtout en automne, par exemple les véhicules de contrôle des moustiques. Il faut donc faire un suivi sur 12 mois pour avoir une vue d’ensemble, car notre utilisation varie en fonction des saisons. Nous allons faire un premier bilan après 6 mois et un deuxième à la fin de l’année, soit 12 mois après le début.

« C’est un processus en deux étapes : d’abord, il faut comprendre les véhicules et leurs besoins. Puis, il faut se pencher sur les bâtiments et leurs besoins en électrification. »

Electric Autonomy : Quelle est la prochaine étape de l’évaluation?

Jeremy Dresner : La deuxième étape de l’étude vise l’infrastructure des bâtiments. Il faut déterminer leur capacité électrique et voir si une mise à niveau du service électrique est requise. C’est donc un processus en deux étapes : d’abord, il faut comprendre les véhicules et leurs besoins. Puis, il faut se pencher sur les bâtiments et leurs besoins en électrification.

Electric Autonomy : Quand avez-vous commencé à planifier la deuxième étape liée à la recharge?

Jeremy Dresner : Pendant qu’on évaluait les véhicules, on a commencé à s’intéresser à l’infrastructure de recharge : les différents types de bornes et leurs exigences, l’impact sur les primes de puissance, la quantité de travaux d’excavation nécessaires, etc. En fin de compte, il est possible d’échelonner l’évaluation dans le temps. On peut déjà aussi réfléchir à l’installation d’autres bornes de recharge à long terme et au choix des espaces de stationnement qui serviront de points de recharge, et ce, sans engager de grandes dépenses. On veut déterminer où les véhicules seront stationnés et ils seront rechargés.

« Beaucoup de gens ne sont jamais montés dans un véhicule électrique. Ils en ont entendu parler, ont lu des articles sur le sujet et entretiennent peut-être même des préjugés à leur égard, mais ils n’en ont jamais essayé. Finalement, quand ils en font l’essai, ils tombent sous le charme. »

Electric Autonomy : Quel pourcentage de votre parc automobile souhaitez-vous électrifier?

Jeremy Dresner : Mon approche est la suivante : commençons par acheter des véhicules électriques et les mettre à l’essai. Si ça fonctionne bien et qu’ils conviennent à nos besoins, alors on en achètera d’autres. Beaucoup de gens ne sont jamais montés dans un véhicule électrique. Ils en ont entendu parler, ont lu des articles sur le sujet et entretiennent peut-être même des préjugés à leur égard, mais ils n’en ont jamais essayé. Finalement, quand ils en font l’essai, ils tombent sous le charme. J’aborde donc la situation de manière pragmatique au lieu de me perdre dans une série d’objectifs et de pourcentages. La transition doit se faire naturellement.

Electric Autonomy : Comment choisissez-vous l’emplacement des bornes de recharge?

En ce qui concerne les bornes municipales, l’emplacement est primordial. Il faut procéder de manière équitable pour éviter de se retrouver avec de grandes zones sans borne. Là aussi, l’union fait la force : il faut que les municipalités se coordonnent sur une zone aussi vaste que possible.

Les villes et les agglomérations de la région ont recensé entre 350 et 400 espaces où elles aimeraient installer des bornes de recharge. On pourra présenter ces demandes au gouvernement fédéral lorsqu’on sera prêt à obtenir des fonds. Pour moi, les municipalités n’ont pas avantage à effectuer ce travail chacune de son côté. On a tout intérêt à se regrouper, à mettre en commun nos données et à élargir au maximum le territoire pour offrir la plus grande couverture possible.

Electric Autonomy : Le processus d’évaluation a-t-il été complexe?

C’est un processus qui comporte beaucoup d’aspects, mais aucun n’est démesurément complexe. Toutefois, chaque élément est différent et personne ne peut tous les maîtriser. Ceux qui sont au courant des véhicules ne s’y connaissent pas nécessairement en panneaux électriques, en infrastructures de câblage ou en primes de puissance. En revanche, ceux qui maîtrisent ce volet ne connaissent pas toujours les véhicules sur le marché, le fonctionnement des crédits carbone ou la gestion des paiements pour la recharge. Toutes ces facettes ne sont pas complexes en elles-mêmes, mais elles exigent chacune des compétences et des connaissances qui ne se recoupent pas forcément.

Par exemple, si vous électrifiez un parc de véhicules complet et qu’il faut recharger 10 véhicules dans un même bâtiment, cela aura un impact important sur les dépenses en électricité. Il peut aussi être difficile de calculer si ces frais supplémentaires seront compensés par les économies en carburant. Rien de tout cela n’est insurmontable. Il faut simplement une personne qui a le temps et les ressources nécessaires pour concilier ces différents éléments.


Dans le chapitre suivant, apprenez-en davantage sur la planification et l’exécution d’un projet pilote de parc de véhicules électriques.

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