L’entretien des véhicules doit être pris en considération dans toute analyse du coût du cycle de vie des véhicules électriques. Dépourvus de moteur à combustion interne, les VE possèdent moins de pièces mobiles et de systèmes qui nécessitent un entretien régulier. Un moteur électrique moyen comporte environ 20 pièces mobiles, alors qu’un moteur à combustion interne (MCI) en compte plus de 2000. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’entretien des VE est moins exigeant.

Pourquoi les VE exigent-ils moins d’entretien?

Un véhicule à essence nécessite des vidanges régulières, ainsi qu’une attention particulière accordée aux courroies, au liquide de refroidissement, au système d’échappement et au système électrique (bougies, bobines et alternateur). Les plaquettes et les rotors de frein d’un véhicule à combustion sont beaucoup plus sollicités et doivent être remplacés régulièrement, surtout si le véhicule sert pour des trajets comportant de nombreux arrêts et redémarrages.

À l’inverse, le seul fluide d’un VE qui nécessite un remplissage plus ou moins régulier est le liquide lave-glace! Même si les freins sont moins sollicités avec le freinage par récupération, il faut prévoir une lubrification annuelle au coût d’environ 100 $ par véhicule afin de prévenir la corrosion des freins, en particulier dans les régions où l’on utilise du sel de déglaçage. (À noter : en plus de la batterie à haute tension qui alimente le groupe motopropulseur, les VE sont équipés d’une batterie de voiture classique de 12 volts pour faire fonctionner les accessoires comme la chaîne stéréo et les serrures.)

Apprenez-en plus : Liste de vérifications et d’entretiens des VE et des MCI

L’usure des pneus d’un VE est légèrement plus rapide en raison du poids supplémentaire de la batterie et du couple plus élevé appliqué aux roues. (Nous aborderons en détail les pneus dans l’article suivant.) Selon Michelin1, l’usure des pneus conventionnels est supérieure d’environ 20 % pour un VE par rapport à un véhicule à essence comparable. Cependant, de nouveaux pneus conçus spécialement pour les VE promettent d’atténuer ce problème. 

On estime que les coûts d’entretien d’un parc de véhicules électriques sont inférieurs de 40 % à ceux d’un parc de véhicules à combustion2. Non seulement l’entretien des véhicules eux-mêmes vous coûtera moins cher, mais vous perdrez moins d’argent en temps d’arrêt dû à l’entretien et vos véhicules devraient tomber moins souvent en panne.

Jim Pattison Lease a comparé les coûts d’entretien d’un F-150 électrique et à combustion interne. Le total des économies peut être substantiel si on le multiplie sur un parc entier.
Délais de garantie

Bien que les problèmes soient rares, les délais d’attente sont parfois plus longs quand un véhicule électrique nécessite une réparation sous garantie. Cette situation s’explique par la disponibilité réduite des pièces et la complexité accrue à poser un diagnostic. Par exemple, pour remplacer une pile à combustible défectueuse, il faudra peut-être d’abord expédier le nouveau bloc de piles, puis faire appel à un spécialiste pour le recharger séparément avant de le réinsérer dans la batterie principale.

Quelle est la durée de vie d’une batterie de VE? 

L’une des plus grandes craintes des propriétaires de parcs automobiles est que leurs batteries ne restent pas fonctionnelles durant toute la durée de vie des véhicules, puisque c’est de loin la pièce la plus coûteuse. Au fil du temps, tout type de batterie perd une partie de sa capacité en raison de l’effet de la charge sur les composants chimiques de la batterie. C’est ce qu’on appelle la dégradation de la batterie. Mais bonne nouvelle, grâce aux progrès récents de la technologie, ce n’est pas un problème grave si les batteries de votre parc de véhicules sont utilisées adéquatement.

Les dernières batteries pour VE, comme l’Ultium de GM, sont censées durer plus longtemps que les véhicules sur lesquels elles sont livrées. Image : General Motors

En analysant des données d’utilisation de VE, Geotab, une société de télématique pour parcs automobiles, a déterminé qu’une batterie type perd 2,3 % de sa capacité par an3, soit 27 kilomètres sur cinq ans pour un véhicule avec une autonomie de 240 km. L’étude réalisée par Geotab en 2019 a aussi révélé que « la grande majorité des batteries dépasseront la durée de vie utile du véhicule. »

Parmi les facteurs susceptibles de nuire à la santé de la batterie, on compte le temps et les cycles de conduite, une température élevée de la batterie sur une période prolongée et l’utilisation du véhicule à partir d’une charge faible ou élevée.

À l’heure actuelle, les constructeurs de VE aux États-Unis sont tenus d’offrir une garantie sur la batterie de 8 ans ou 160 000 km; la plupart des constructeurs offrent la même chose à leur clientèle canadienne4. En comparaison, la garantie typique sur le groupe motopropulseur d’un véhicule à combustion est de 5 ans ou 100 000 km.

Limiter le recours à la recharge rapide à haute puissance

L’impact le plus important sur les composants chimiques de la batterie découle de la recharge à haute puissance en courant continu (150 kW et plus). Son utilisation doit donc être limitée dans le cadre de votre stratégie globale de recharge. De nombreux manuels d’utilisation des VE recommandent d’ailleurs de réduire au minimum le recours à la recharge rapide.

Durabilité

Beaucoup d’entreprises adoptent des parcs électriques pour les aider à atteindre leurs objectifs de durabilité puisque les VE ne génèrent pas d’émissions de gaz d’échappement ni de GES. Les VE l’emportent également sur les véhicules à combustion au chapitre des émissions totales de carbone, et ce, sur toute la durée du cycle de vie du produit. (Cela inclut l’extraction minière, le montage, les émissions du réseau énergétique et le recyclage en fin de vie.5) Pour les sociétés tenues de respecter un plafond strict d’émissions de carbone, un parc automobile 100 % électrique peut contribuer à réduire considérablement les coûts, en éliminant le besoin d’acheter des crédits compensatoires.

Ci-dessus, Jim Pattison Lease a calculé les réductions d’émissions de GES d’un F-150 qui parcourt 2000 km par mois.

Économies de temps

En plus des économies de temps permises par l’entretien réduit, les électromobilistes n’ont pas à s’arrêter pour faire le plein d’essence ou de diesel. En Colombie-Britannique, au Québec et sur certaines autoroutes de l’Ontario (les autoroutes de la série 400 et la QEW), les VE ont accès à des voies réservées aux véhicules multioccupants (VMO), grâce auxquelles ils gagnent du temps en contournant la circulation.

À première vue, on peut croire que l’ajout de véhicules électriques à un parc automobile hausse les dépenses, mais si on tient compte des coûts sur toute la durée de vie du véhicule – sans compter la valeur de revente des VE en constante progression – l’électrification peut présenter d’importants avantages financiers pour votre organisation. L’étape suivante consiste à déterminer quels véhicules en particulier sont adaptés à vos besoins et de quelle façon ils peuvent vous aider.

Rabais et subventions

Les subventions aux véhicules et aux infrastructures de recharge peuvent jouer un rôle majeur dans la réduction du coût global du cycle de vie, particulièrement au début. Les gouvernements fédéral et provinciaux ainsi que les services publics offrent d’importants rabais, subventions et incitatifs fiscaux pour aider à éponger les coûts d’achat et d’exploitation des parcs de véhicules électriques. Dans certaines provinces, vous pouvez même obtenir un soutien financier pour l’évaluation de la pertinence des VE ainsi que des services consultatifs d’experts.


À venir : apprenez tout sur les VE et les pneus.

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